Le métier de paysagiste concepteur est accessible par la formation conduisant au Diplôme d’État de Paysagiste (DEP). Grâce à son implantation à Versailles et à Marseille et à un réseau dense de partenaires, l’École nationale supérieure de paysage offre une diversité de parcours unique au niveau national, préparant les futurs professionnels à devenir acteurs de la transition écologique et de l’aménagement du territoire.
Qu’est-ce qu’un paysagiste concepteur ?
Reconnu à l’international, le métier de paysagiste concepteur se définit par une large pratique allant de la conception de parcs et jardins à l’aménagement des espaces publics jusqu’au grand territoire, en milieu urbain, péri-urbain et rural. Mettant les problématiques environnementales, territoriales, patrimoniales et de développement local au cœur de son action, il exerce un art de la transformation par le projet de paysage depuis sa planification, en mission d’étude ou de conseil, jusqu’à sa mise en œuvre. Dans un contexte dynamique et porteur d’innovations lié à des attentes sociales en pleine évolution, le paysagiste concepteur structure et organise l’espace par une réflexion globale et continue, à la croisée des disciplines. Il est de plus en plus amené à jouer un rôle de médiation pour favoriser la compréhension et l’appropriation de ces enjeux par les différents acteurs du territoire. Avec une ambition partagée, celle de concilier qualité de vie et réponses concrètes et durables aux besoins et fonctionnalités des lieux.
Ils occupent des emplois de paysagiste, chef et cheffe d’agence, de projet, de service technique, d’entreprise, chargé et chargée d’études, de mission, … La profession évolue, s’adaptant aux grands enjeux contemporains, avec une participation dans la maitrise d’œuvre de grands projets tout comme dans les actions citoyennes innovantes au niveau local.
Les paysagistes concepteurs ont également la possibilité de poursuivre leurs études en accédant à d’autres masters et au cycle doctoral ou encore à des formations spécialisées.
Une formation organisée sur 3 ans
Le DEP confère le grade de master et permet l’acquisition de 180 ECTS (European Credits Transfer System). La formation est construite sur trois années et comprend 2 100 heures encadrées d’enseignement auxquelles s’ajoutent le travail personnel de l’étudiant, deux périodes de stages, l’élaboration d’un mémoire et d’un projet de fin d’études.
La première année de la formation, équivalente à une L3, est commune à l’ensemble des étudiants et se déroule sur le site de Versailles. Elle est consacrée aux apprentissages fondamentaux : l’enseignement se compose d’ateliers de projet et d’apports pluridisciplinaires qui permettent l’acquisition d’une culture de paysage et une compréhension de la pratique du projet de paysage.
Les 2e et 3e années de la formation conduisant au DEP correspondent au cycle master. Les étudiants peuvent :
Le projet de paysage au cœur de la pédagogie
La formation s’articule pour moitié du temps autour du travail en ateliers de projet. Les étudiants sont invités à concevoir des transformations d’espaces et bénéficient de l’encadrement d’une équipe de 40 enseignants et enseignants-chercheurs et de 250 professionnels et intervenants extérieurs. L’équipe pédagogique est ainsi garante du double adossement de l’enseignement à la recherche et au monde professionnel.
La formation favorise l’émergence d’un positionnement personnel en suscitant un dialogue permanent entre les disciplines et en stimulant la créativité. Le programme d’études combine sept domaines d’enseignement : théories et pratiques du projet de paysage, domaine qui représente plus de la moitié des heures d’enseignement, démarche artistique, culture technique et sciences de l’environnement, compréhension des paysages dans l’espace et dans le temps, politiques, acteurs, économie et cadre d’action du projet de paysage, langage et représentation ainsi qu’une initiation à la recherche.
Les modalités pédagogiques proposées aux étudiants sont variées : ateliers, sorties de terrain, visites, voyages d’étude, cours et conférences, séminaires, travaux dirigés, jardinage, stages et mises en situation professionnelle. Le parcours à Versailles Le parcours permet de maîtriser la conception d’un projet en approfondissant les concepts, les méthodes, les démarches et les savoirs fondamentaux, tout en développant une pensée critique relative à des questions telles que l’urbanisme paysager, l’habitat, le grand territoire, les transitions, l’agriculture périurbaine.
Répartition des unités d’enseignement
Année 1, niveau L3 – tronc commun
Semestre 1 : Apprendre les fondamentaux d’une démarche de projet
UE1 Appui, autour du sol
UE2 Mouvement, autour du site
UE3 Histoire, culture et ingénierie du paysage
Semestre 2 : Penser la ville par le paysage et transformer un espace avec le vivant
UE1 Conduire le vivant
UE2 Partition, un espace dessiné en ville
UE3 Culture et ingénierie du paysage
UE4 Lecture du paysage, analyse et outils
Année 2, niveau M1
Semestre 3 : Expérimenter la transformation des paysages dans la complexité et les échelles
UE1 Parc urbain
UE2 Paysage urbain et changement climatique
UE3 Atlas
UE4 Techniques numériques
Semestre 4 : Concevoir un projet en interaction avec les acteurs
UE1 Un territoire sous influence métropolitaine
UE2 Culture du projet de paysage
UE3 Paysage à réinventer
UE4 Infrastructures et déplacements
Année 3, niveau M2
Semestre 5 : Mettre à l’épreuve la posture du paysagiste face à de grands enjeux sociétaux
UE1 Un grand territoire en projet
UE2 Amorcer la recherche
UE3 Savoirs fondamentaux et opérationnels
Semestre 6 : Expérimenter une posture de paysagiste
UE1 Projet de fin d’études sur un thème prédéfini
UE2 Mémoire
Le parcours à Marseille
Le parcours à Marseille se déroule autour de séquences pédagogiques de 6 à 12 semaines. Cette organisation est une spécificité qui permet de travailler en lien étroit avec des partenaires locaux sur l’orientation des thématiques et des territoires d’études choisis. Les séquences contiennent des apports et des exercices disciplinaires (écologie, sciences humaines, enseignements artistiques, techniques) en lien avec l’atelier de projet, qui se déroule dans un contexte d’action et une situation géographique donnés, entre la montagne et la mer.
Répartition des unités d’enseignement
Année 2, niveau M1
Semestre 3 : Expérimenter la transformation des paysages dans la complexité et les échelles
UE1 Territoire de montagne
UE2 Le paysage comme urbanisme dans la ville constituée
Semestre 4 : Concevoir un projet en interaction avec les acteurs
UE1 Les vallons côtiers en contexte urbanisé
UE2 Un parc littoral
UE3 Projet de paysage en milieu méditerranéen
UE4 Stage
Année 3, niveau M2
Semestre 5 : Mettre à l’épreuve la posture du paysagiste face à de grands enjeux sociétaux
UE1 Ville neuve et paysage
UE2 Grand espace de nature métropolitain
Semestre 6 : Expérimenter une posture de paysagiste
UE1 Projet de fin d’études
UE2 Initiation à la recherche
UE3 Savoirs et savoir-faire botaniques et jardiniers
Le parcours en agence
Depuis 2010, l’École nationale supérieure de paysage offre une dizaine de places sous contrat d’apprentissage au sein de la formation conduisant au DEP. Un double tutorat entreprise-école est mis en place pour chaque apprenti, qui passe en moyenne deux à trois jours par semaine chez l’employeur. Le parcours en apprentissage suit la progression pédagogique des ateliers de projet selon un emploi du temps adapté. Les apprentis sont notamment dispensés des enseignements en techniques paysagères, pour lesquelles le travail effectué en entreprise permet d’acquérir les compétences correspondantes. Au cours des deux années, les activités confiées progressivement par le maître d’apprentissage permettent à chaque apprenti d’acquérir l’autonomie attendue en fin de formation.
Le parcours international
Le parcours EMiLA (European Master in Landscape Architecture), organisé sur deux ans avec quatre universités et écoles leaders dans la formation des paysagistes en Europe (Barcelone, Edimbourg, Amsterdam et Hanovre), propose une formation intégrée, chaque étudiant réalisant un semestre dans respectivement deux des quatre établissements partenaires, une Summer School et une série de cours à distance communs. Les échanges Erasmus + sont également possibles pour les étudiants en 2e ou 3e année à Versailles et à Marseille dans l’un des quatorze établissements partenaires de l’école.
Quelle a été votre formation avant de rejoindre l’école ?
J’ai obtenu un Bac Scientifique, option Sciences de la Vie et de la Terre. Ensuite, j’ai suivi un BTSA Aménagements paysagers et une classe préparatoire aux études de paysage.
Pourquoi des études en paysage ?
Je pense que c’est une suitede rencontres et d’événements. Mon éducation m’a permis de forger un regard sur le vivant, la montagne et l’agriculture. Je voulais travailler dans la conception de ces mondes particuliers et intimes que sont les jardins. Au fur et à mesure de la formation, mon regard s’est tourné vers l’horizon de ces jardins. Un saut d’échelle m’a alors amené à une réflexion sur l’espace commun, le vivant dans tous ses états et sous toutes ses formes. En fait, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre : il faut vivre ces études pour le comprendre, car c’est une expérience de paysage permanente.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?
Je pense que ce qui fait la force de l’enseignement, ce sont les différentes personnalités des enseignants, des intervenants et des étudiants, ainsi que tous les échanges que l’on peut avoir. Une grande liberté nous est accordée : on devient totalement acteur de la formation et on définit sa place au sein de la promotion. L’enseignement nous pousse vers une prise de position personnelle que l’on construit et que l’on affirme. On se construit autant humainement que professionnellement.
Pouvez-vous citer un projet qui vous a marqué ?
Le projet qui m’a le plus marqué est sans aucun doute mon projet de fin d’études. Pas simplement pour le fait que ce soit le projet qui est l’aboutissement de la formation et que l’on conduit de façon personnelle du début à la fin. C’est aussi en lien avec le contexte du confinement, qui a nécessité d’aller chercher des ressources insoupçonnées, de trouver de nouvelles manières de faire, pour le mener à bien. Je pense que les projets cette année dégageaient cette envie et ce besoin de changer de regard sur le monde pour y projeter quelques pistes d’équilibre qui nous font défaut aujourd’hui. Mon site d’étude se trouvait en Haute-Savoie, la vallée de l’Arve, qui présente de forts risques d’inondation du fait du changement climatique actuel. L’idée était de poser un regard différent sur ce site en essayant de sortir du cadre linéaire qu’impose la géomorphologie de vallée glaciaire. Mon projet offrait une nouvelle figure territoriale qui s’appuie sur les éléments forts de ce paysage pour faire avec l’instabilité propre aux territoires de montagne.
Et maintenant ?
Actuellement, je complète ma formation avec un Master 2 en Urbanisme et Projet Urbain à Grenoble. Cela me permet d’approfondir mes connaissances sur la ville et d’ouvrir des possibilités sur des thématiques et des sujets spécialisés.
Quelle a été votre formation avant de rejoindre l’école ?
J’ai très vite été attirée par les métiers de la conception. Dès le lycée, je me suis orientée vers un Bac STI Arts Appliqués au lycée des Arènes de Toulouse, puis j’ai suivi un BTS Design d’espaces, qui m’a initiée au monde de l’architecture et du paysage. Voulant concrétiser ce choix d’orientation, j’ai obtenu une licence en Architecture. Suite à une série de rencontres, l’envie de devenir paysagiste s’est affirmée.
Vous avez suivi le programme EMiLA. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Ce programme est une grande opportunité pour les étudiants, car il permet d’étudier dans deux pays différents dans leur culture et dans leur rapport au paysage, de développer un esprit critique et plus ouvert. Il donne une réelle liberté d’expression et de représentation et permet d’affirmer ses choix et sa vision en tant que paysagiste dans le contexte européen. J’ai d’abord choisi d’aller à Hanovre, en Allemagne, où les espaces publics sont ouverts et où l’approche du paysage est tournée vers les usagers, dans une démarche participative et intégrative. Mon deuxième choix de destination a été Edimbourg, en Ecosse, un territoire carte postale avec des paysages sans fin, au bout du monde, entre terre et mer. L’enseignement donné au Edinburgh College of Art est très riche, pluridisciplinaire et international : il n’y a pas de limites dans la conception. Le paysage s’inspire de toutes les cultures et disciplines qu’il côtoie. Cette expérience m’a permis de tester des matériaux et des outils tout en développant un projet de paysage convaincant, qui a été l’amorce de mon projet de fin d’études.
Quel projet vous a particulièrement marquée ?
Leben in wald (« Vivre dans la forêt ») qui a été réalisé en binôme avec un étudiant de ma promotion parti en échange à Hanovre au même moment, Thomas Vogel, à l’occasion d’un concours étudiant réunissant trois écoles allemandes. Il a été commandé par la ville de Wolfsburg pour concevoir et réaliser un projet temporaire sur Rabenberplatz, place publique située au cœur d’un quartier construit dans les années 1970. Cet exercice visait à l’élaboration d’un dossier complet de projet de paysage à petite échelle, intégrant les dimensions technique, budgétaire et participative. Notre parti pris a été de remettre le quartier au cœur de la forêt Rabenberwald, perçue comme une barrière, grâce à la création de structures en bois démontables faisant franchir aux habitants les murets et autres limites pour les guider jusqu’à la forêt. Nous avons aussi proposé d’organiser des récoltes collectives de plantes forestières afin de les planter en massifs sur la place, la construction d’abris pour oiseaux, insectes et chauves-souris, …
Et maintenant ?
Aujourd’hui, je travaille dans une agence de paysage, d’urbanisme et d’architecture à Lyon, BIGBANG Office. Je profite pleinement de l’expérience EMiLA qui m’a permis de développer ma capacité d’adaptation à une grande diversité de projets, par exemple de la maîtrise d’œuvre publique ou de la planification paysagère en urbanisme.
Pourquoi des études en paysage ?
Au vu de mon parcours, c’est, entre autres, la pluridisciplinarité qui m’a attirée dans le paysage. Cette discipline est à la croisée de nombreux domaines comme la littérature, l’art, les sciences, la sociologie, la politique,… Ce qui m’a aussi décidée, c’est le sentiment de devenir actrice sur le territoire et de pouvoir mettre des choses en œuvre pour tous, le vivant et le non-vivant. Maintenant, pendant les études, je découvre la pluralité des échelles de travail ainsi que la liberté de se créer ou de cultiver sa propre identité dans les projets.
Vous êtes apprentie ?
Oui, j’effectue mon apprentissage chez FOLIUS Ecopaysage, une agence en Seine Maritime (76). Pour moi, l’intérêt c’est de pouvoir confronter ma posture d’étudiant avec la réalité du monde du travail et de combiner ces deux expériences pour avoir un bagage solide pour l’avenir.
Pouvez-vous citer un exercice sur lequel vous avez travaillé et qui vous a marquée?
L’Atlas, en deuxième année, qui a été un travail passionnant. C’était la première fois que je travaillais à une si grande échelle (environ 40 km). Cet exercice a été très enrichissant par la diversité des approches que nous devions mettre en œuvre pour comprendre les enjeux d’un territoire : entretiens avec des acteurs locaux, dessin de la carte, rédaction de l’atlas, croquis d’ambiance, photographies et surtout une part très importante de terrain. Nous sommes allés six ou sept fois à Limoges de juin 2019 à janvier 2020 pour décortiquer ce paysage, identifier les entités qui le composent et rencontrer ceux qui le dessinent tous les jours.
Un projet professionnel à la sortie des études ?
Grâce à l’apprentissage, si tout se passe bien, je poursuivrai chez FOLIUS Ecopaysage, diplôme en poche !
Quelle a été votre formation avant de rejoindre l’école ?
J’ai passé un Bac STI2D (Sciences et Technologies Industrielles du Développement Durable), puis, par la suite, j’ai intégré une classe de BTSA Aménagements paysagers. Après mon BTS, je sentais que j’avais des lacunes notamment sur la dimension artistique des projets. Après une année de classe préparatoire aux études de paysage, j’ai réussi le concours d’entrée de l’école.
Pourquoi des études en paysage ?
Le paysage pour moi c’est l’occasion de mettre en avant son imaginaire, le confronter avec la réalité, mais c’est aussi l’opportunité d’en apprendre sur tous les domaines qui composent notre société.
Pourquoi avoir choisi le site de Marseille ?
Étant originaire de Toulon, avoir la possibilité d’étudier à Marseille a été une chance pour moi de pouvoir en apprendre davantage sur mon territoire. Les projets sont conduits de manière extrêmement concrète et pragmatique. Marseille, c’est aussi un effectif assez réduit d’une quinzaine d’étudiants, ce qui favorise l’échange et le partage et permet une grande proximité avec le corps enseignant.
Un exercice qui vous a marqué ?
Au cours de la première année qui est commune à tous les étudiants, l’atelier de projet n°3, Conduire le vivant, le droit à l’erreur, nous a fait passer de manière concrète par les différentes étapes d’un projet en s’appuyant sur les dynamiques du vivant présentes sur et autour d’un site et en composant à partir de l’existant. On analyse, on se concerte, on propose, on débat autour de propositions d’aménagements puis on conçoit, on réalise et on présente au maître d’ouvrage un projet avec des pistes d’évolution dans l’espace et le temps. Le tout a été organisé pendant trois semaines à Marseille et en toute convivialité.
Quel est votre projet professionnel ?
J’aimerais dans un premier temps travailler aux côtés de professionnels du métier pour acquérir un maximum de connaissances et d’autonomie. Puis pouvoir par la suite monter ma propre agence.
Quelle a été votre formation avant d’intégrer le cycle préparatoire ?
Après mon Bac S, j’ai fait une année de médecine, puis j’ai changé de voie pour faire un BTSA Aménagements Paysagers à Montreuil. L’année dernière j’étais en CPGE – ATS Métiers du Paysage, toujours à Montreuil, qui est en partenariat avec l’Université Paris 13, ce qui m’a permis d’avoir une Licence en Géographie et Aménagement.
L’année Arts, Paysage, Architecture (APA), pourquoi ?
Dès que j’ai su que l’école de paysage proposait une nouvelle formation, cela m’a tout de suite intriguée. Je me demandais comment allait se dérouler l’année avec trois écoles. Une idée géniale de mêler ces trois disciplines quand on a du mal à faire un choix d’orientation ou bien quand on s’intéresse à ces trois domaines. J’ai choisi l’APA premièrement car c’est une formation qui permet de devenir paysagiste, ce qui est mon souhait. Je me suis aussi dit qu’en APA j’allais vivre des expériences inattendues. J’ai choisi cette formation également pour son objectif d’échange. Je pense qu’il est important en tant que future paysagiste, architecte ou artiste de savoir travailler avec des personnes faisant un autre métier et ayant une vision différente sur une ville, un film ou une peinture par exemple. Être étudiante en APA, c’est faire partie de trois écoles, de Versailles à Cergy.
Qu’est-ce qui vous a le plus marquée dans l’enseignement depuis la rentrée ?
Notre dernier atelier Le festin m’intrigue : on va devoir organiser un festin à la fin de l’année et j’ai hâte ! Nous avons aussi travaillé, par groupe de cinq, à concevoir une salle avec des planches de 5 m × 12 cm en les assemblant.
Pouvez-vous décrire un projet sur lequel vous êtes en train de travailler ?
Nous avons commencé une nouvelle saison qui s’appelle Le Voyage. Avec le confinement, on voyage autrement : sur un rayon d’un kilomètre autour du bassin du Potager du Roi. Le projet de cette saison est de créer un court métrage avec la notion d’exogène et de périphérie à partir d’une lecture de paysage. Pour le moment, on crée des cartes sensibles à partir de ce que l’on voit lors de visites sur le terrain.
Avez-vous déjà fait un choix d’orientation pour la fin de l’année?
Oui ! J’aime l’art et l’architecture mais le métier de paysagiste m’intrigue et me donne envie.
21 sept.-17 nov. 2020
Travail de 1re année de la formation menant au Diplôme d’État de Paysagiste
La question du relief, de la topographie naturelle ou artificielle, est plus qu’un paramètre dans la genèse d’un paysage. Elle en est la condition. Sans relief, minuscule, imperceptible ou gigantesque, pas de paysage, pas de projet de paysage. Le relief est support et matière, le relief est le dessus et le dessous. Le relief est plastique : il se plie, se tord ou se détend en fonction des énergies qui le traversent. Energies naturelles ou artificielles parce que liées à l’homme. Le relief s’éprouve physiquement. Sans ces socles enracinés ou mobiles, pas de paysages. Tout est en mouvement. Capter ces mouvements pour les utiliser, les modifier ou les laisser filer est un des rôles majeurs des paysagistes. Ce premier atelier a pour objectif d’apprendre à représenter le relief et à le transformer en acquérant des outils d’écriture en 2D (ex. : les courbes de niveau) et en 3D (ex. : la maquette et l’impression 3D).
Encadrants : Alexis Faucheux, Alexis Feix, Bruno Tanant, Henri Wagner.
30 nov. 2020 – 26 janv. 2021
Travail de 1re année de la formation menant au Diplôme d’État de Paysagiste
L’atelier expérimente une démarche de projet de paysage induite par le regard des étudiants sur les qualités d’un lieu à travers le dessin, la photo, la maquette. Les intentions de projet sont testées en lien à ces qualités et développées en prenant la mesure du lieu en plans, coupes, croquis et maquettes. L’objectif est de comprendre que le regard paysagiste porté sur un lieu est orienté par la sensibilité et des choix. En cela, ce regard est porteur de projet.
Encadrants : Marie-Hélène Loze avec Élisabeth Ferron, Aurélien Ramos avec Janique Bourget, Sylvie Salles avec Emmanuelle Blanc.
1er semestre 2020
Travail de 2e année de la formation menant au Diplôme d’État de Paysagiste
Ces travaux dirigés sont complémentaires du module de cours magistraux Espaces ouverts urbains qui apporte des connaissances sur l'histoire du paysagisme urbain de la fin du 19e siècle à aujourd'hui (systèmes de parcs, cités-jardins, espaces libres de l'entre-deux guerres, paysagistes et grands ensembles, la ville-paysage des années 1980, etc.). Il s’agit d’explorer la question de la relation bâti – espaces extérieurs à différentes échelles (ville-quartier-détails) et de sa représentation. Le TD alimente la réflexion menée sur ces sujets en ateliers de projets au premier semestre de la 2e année menant au Diplôme d’État de Paysagiste (AT5 et AT6). Le rôle structurant du paysage est décliné à travers différents types de quartier : cités-jardins, grands ensembles et quartiers contemporains (ilots ouverts, éco-quartiers). Il est l’occasion d’aborder le rôle joué par le paysage dans la notion de patrimoine, notamment concernant les réalisations du 20e siècle et les quartiers d’habitat social. La présentation finale s’effectue sous forme de carnets chinois qui permettent à la fois de feuilleter un cahier A3 portrait et d’exposer le travail en dépliant le carnet.
L'étude de la Cité-jardins de la Butte-Rouge, à Chatenay-Malabry, 92 (architectes : Joseph Bassompierre, Paul de Rutté, Paul Sirvin et Pierre Sirvin - paysagiste : André Riousse) a été proposée aux étudiants. Cet ensemble unique de 3800 logements a été réalisé de 1930 à 1965 sur 70ha et fait l’objet de projets de transformation. Les différentes temporalités de construction y sont donc rassemblées sur un même site, facilitant un arpentage commun en cette période particulière. À sa création le projet associe la contribution d’un paysagiste, pour la première fois dans une opération de logement social, ici portée par l’office public d’HBM de la Seine. Les savoirs faire paysagistes mobilisés pour aménager ce site vallonné, en bordure de la forêt de Verrières, sont encore lisibles aujourd’hui, notamment dans les qualités particulières des dispositifs d’articulation entre les bâtiments et les espaces extérieurs. Les étudiants ont pu les observer, les relever et les interroger à partir d’une thématique choisie, telle que l’évolution des mobilités, le rapport à la forêt, l’insertion dans la topographie, l’importance des jardins familiaux, les systèmes de vues, … Grace à ce travail, mis en perspective par une comparaison avec une autre réalisation, ils ont pu interroger le projet actuel de densification du site, généré par l’arrivée prochaine du tramway, et une volonté de « mixité sociale » où la compréhension du paysage semble peu présente. Entre architecture et dimension environnementale, il s’agit de comprendre et expliciter ce que le projet de paysage original dessiné et mis en œuvre peut apporter aujourd’hui.
Les étudiants ont été répartis en 11 groupes de 3 à 4 personnes chacun. Ils ont abordés la Butte-Rouge par différents sites, thématiques et problématiques. Nous présentons les travaux de deux d’entre eux :
Responsable : Bernadette Blanchon, architecte dplg, maître de conférences. Avec : Hermeline Carpentier, paysagiste dplg, et Jean Chevalier, architecte DE et paysagiste.
21 sept. – 3 nov. 2021
Travail de 2e année de la formation menant au Diplôme d’État de Paysagiste
Dans le cadre de l’atelier 5, les étudiants de deuxième année travaillent sur une des typologies les plus emblématiques du projet de paysage : le parc en ville. Les travaux questionnent la place du parc au 21e siècle, traitant de notions variées comme l’écologie, le bien-être, la liberté, la beauté en s’inscrivant dans deux contextes distincts que sont le site des Mortemets à Versailles et le Clos Saint-Louis à Dammarie-les-Lys. À travers ce processus les étudiants développent une narration allant du diagnostic au projet spatial et présentent leurs visions pour le parc de demain. L’atelier 5 s’est tenu entièrement en anglais. Les étudiants se sont constitués en trois groupes, chacun des groupes abordant un site d’étude à travers des consignes et une approche propres aux encadrants.
Encadrants : Lauri Mikkola et Thomas Boyer, Lorenzo Majer et Ilana Cohen.
5-8 oct. 2020
Travail de 3e année de la formation menant au Diplôme d’État de Paysagiste
Pour ouvrir le programme artistique de 3e année, le workshop Carte blanche invite pendant 3 jours consécutifs les étudiants à entrer dans l’univers personnel d’un artiste invité ou d’un artiste-enseignant de l’école. En 2020, les encadrants énoncent trois sujets d’expérimentation. Ils concernent tous les notions de mémoire, de trace, d’effacement, de disparition ou de renouvellement plus ou moins visibles des paysages urbains ou des lieux de lisières. Olivier Marty propose à une quinzaine d’étudiants d’aborder cette notion d’effacement / recouvrement au moyen d’une production picturale ou photographique, d’essence principalement abstraite. Les processus de travail, les formats et les techniques sont entièrement libres.
Encadrants : Samira Ahmadi-Ghotbi, Olivier Marty, Cynthia Walsh.
Travail de 3e année de la formation menant au Diplôme d’État de Paysagiste
Le projet de paysage exprime une démarche spécifique, un positionnement propre et ouvre le débat. Pour leur projet de fin d’études, qui fait l’objet d’une soutenance publique, les étudiants sont repartis en groupes thématiques ou selon des zones géographiques. Ce travail doit leur permettre de démontrer leur autonomie dans la démarche de conception de projets de paysage à toutes les échelles, de démontrer la dimension de recherche et de création dans leurs propositions, ainsi que leur compréhension des grands enjeux paysagers actuels et futurs. Le projet de fin d’études intègre différentes dimensions de la démarche de projet de paysage : les arts plastiques, la culture technique, les sciences humaines et la représentation.